Nous avons eu à nouveau notre lot de consternations, son lot de mensonges et d'aplomb pour affirmer certaines choses qui nous font tellement mal...
Par la visio conférence, nous avons entendu les médecins orthopédistes qui nous ont parlé de sa chute de l'époque qui lui a occasionné la fracture de son fémur qui le fait boiter depuis : on en avait rien à foutre... Si ce n'est qu'à la fin le médecin dit que depuis fin 2008 il n'a plus besoin de sa canne pour marcher, chose importante pour lui puisque son avocat ne cesse d'insister sur le fait que "ce monsieur" est handicapé et n'est pas capable, ni de monter sur un scooter, ni de partir en courant comme l'on dit certains témoins : 1er bon point pour nous !
L'expert psychologue fait le portrait suivant de cet individu :
- soit il s'épanche sur les choses qui lui sont chères, soit il se tait (on l'a bien constaté !)
- il a un comportement désordonné, par exemple de l'émotion puis plus rien
- une sociabilité très perturbée
- une façon de se mettre en valeur théâtrale
- une personnalité perméable à la délinquance.
- doute d'une reprise de vie normale
- indifférent à la loi commune (ex. arrêté plusieurs fois pour port d'armes)
- il est égocentré, c'est à dire que ses sentiments ne sont que sur sa propre personne et qu'il n'est pas accessible aux sentiments de l'autre...
- il est spécieux : susceptible de tromper et de faire illusion par son attitude.
- Il fait un tri dans sa mémoire et occulte ce qui ne l'intéresse pas ou plus
- personnalité dissociale c'est-à-dire qu'il ne s'intègre pas dans la société.
- il est impulsif, susceptible et nerveux.
- il a une dangerosité sociale potentielle et manifeste, avec de faibles capacités de réadaptabilité
- il n'a pas de sentiment de culpabilité (ça on l'a bien vu aussi...)
Par visio conférence, on a aussi vu l'expert en empreintes génétiques qui a retrouvé dans le casque les ADN de Pollon Caveda et sa compagne de l'époque : ça ne s'invente pas...
On nous lit une lettre de sa fille qui doit avoir 12 ou 13 ans et qui dit : "papa ne se lève jamais pour aller travailler" "il n'a pas de pitité pour les autres" "il est en prison parce qu'il a tué" "il me dit qu'il est innocent dans certaines lettres mais moi je ne le crois pas car il y a plein de preuves contre lui"...
Mais elle dit aussi que les rares fois où elle le voit, il lui fait de bons petits plats et la gâte beaucoup...
Nos trois avocats ont plaidé dans l'après-midi.
Hormis de faire ressortir l'évidence de sa culpabilité, ils ont parlé de notre famille brisée à jamais, dont le deuil ne serait peut-être jamais fait.
Mon beau-père, dans un sursaut de courage et au prix de beaucoup d'efforts est aussi monté à la barre en expliquant que le jour, ce fameux jour du 15 décembre 2008 où il est arrivé aux urgences de Ste Marguerite et qu'on leur a présenté le brancard sur lequel était allongé Eric, il a entendu retentir dans sa tête le cri terrible de sa femme, le cri terrible d'une maman qui vient de perdre son enfant, et que ce cri résonnerait toujours dans sa tête.
Moi j'avait dit à la barre le 1er jour : "Il est très traumatique que la mort soit donnée par un autre être vivant à l'être que vous aimez."
Ce sera tout pour ce soir mes amis.
Demain, plaidoirie de l'avocat général, puis plaidoirie de l'avocat de l'assassin puis verdict dans l'après-midi.
Merci de votre soutien à tous.
Nous (les différents avocats, les différents témoins, moi-même) avons tous dit à quel point vous êtiez tous merveilleux dans ce quartier. Que ce quartier était merveilleux malgré le drame qui l'avait entâché.